Thomas Peyre - ARDEAR

Témoigne de Thomas Peyre, 33 ans, accompagné par l’ARDEAR et bénévole au sein de l’association, (commission financière), membre du cercle Agriculture paysanne et du groupe blé.

Pouvez-vous vous présenter (parcours, métier…) ?

J'ai commencé à m'intéresser à l'agriculture en 2009, à 22 ans, après des études artistiques puis de maçonnerie de pierres.

Grâce à l’ARDEAR, je découvre différents sujets agricoles. En 2012, la structure m’accompagne et je m'oriente l’année suivante vers un Brevet Professionnel Responsable d’Entreprises Agricole (BPREA).

En 2014, j’entame des recherches en vue de reprendre une ferme ou de trouver un associé. J'ai eu plusieurs opportunités qui n'ont pas abouti mais m'ont permis d'affiner mon projet, et de reprendre une formation de 7 mois pour me spécialiser en 2016.

Aujourd'hui, je ne suis pas encore installé en tant qu’agriculteur, faute d'accès au foncier et de conditions réunies, mais je n'en démords pas, je vais y arriver ! Pendant tout ce temps, j'ai été salarié dans de nombreuses fermes, toujours en agriculture biologique et je m'investis de plus en plus dans les associations de développement agricole comme l'ARDEAR où je suis bénévole.

Pouvez-vous présenter ARDEAR en quelques mots (enjeu sociétal ciblé, mode d'action, chiffres clés)

L'ARDEAR est l'association régionale de développement agricole et rural qui défend le projet d'agriculture paysanne : une agriculture respectueuse de l’environnement, fournissant des emplois nombreux et valorisants, une recherche d'amélioration du degré d'autonomie décisionnelle et une remise en question permanente de ses pratiques pour trouver des solutions par elle-même à chaque fois que cela est nécessaire. Enfin, l'accessibilité pour tous à une alimentation de qualité.

Les 2 principaux axes sont : l'évolution des pratiques agricoles et l'installation-transmission pour le renouvellement des générations dans la profession.

Dans la pratique ce sont : des journées de formations continue, l'animation et le suivi de groupes de paysans et paysannes sur de nombreuses thématiques émanant des besoins identifiés sur le terrain ; des accompagnements individuels et collectifs à l'installation-transmission pour les porteurs de projet et les cédants ; des formations à l'émergence de projets professionnels ; la diffusion et le partage de son travail, la publication d'annonces et la mise en liens des paysan-ne-s et futurs paysan-ne-s ; l'accueil et la réactivité pour répondre à de nouvelles demandes et nouvelles thématiques émanant du terrain ; l'accompagnement de collectivités et des partenariats avec d'autres structures de développement ; la participation à des publications ou des événements à destination du grand public et des représentations territoriales.

Que vous apporte ARDEAR en tant que bénéficiaire dans la pratique?

Le réseau ARDEAR, m'apporte plusieurs aspects :

J'ai bénéficié de plusieurs formations continues depuis 2012 me permettant de découvrir des approches novatrices en élevage et en conduite de culture. Elles ont enrichi mes connaissances et sont un atout pour l'exercice de mon métier de paysan. Au-delà, elles m'ont permis de m'intégrer petit à petit dans un réseau professionnel, riche de rencontres qui m’ont permis, entre autres, de trouver des stages ou des emplois salariés.

Je participe avec l'ARDEAR à un groupe de travail sur le blé : ces temps de rencontres sur les pratiques paysannes sont autant d'échanges qui alimentent ma réflexion sur mes choix et mon projet d'installation. Je continue d'apprendre de la pratique des autres et je gagne en technicité et en précision dans mes observations et mes questions. Autre exemple, depuis 2015, l’ARDEAR nous accompagne dans l'auto-construction de machines de meunerie, en partenariat avec l'Atelier Paysan, comme la construction d'une brosse à blé qui vient d'aboutir et qui pourra m'être très utile dans mon métier !

Pourquoi avez-vous choisi de vous engager personnellement dans l'association ?

Cette structure est essentielle pour moi dans le paysage agricole car elle offre une réponse à une demande émanant à la fois de la profession elle-même, des nouveaux et futurs paysans (qui feront l'agriculture de demain) et de la société civile, en intégrant les enjeux sociétaux et environnementaux.

Elle est pionnière dans les travaux et réflexions qui sont menés en son sein. J'ai été sensible à sa capacité d'accueillir, d'intégrer et d'accompagner toutes les personnes, quel que soit leur point de départ, du moment qu'il y a une demande ou un souhait d'évolution de pratiques.

Étant en recherche d'une ferme et d'associé-es, je vois bien les problématiques en termes de structuration de projet, d'intégration locale, d'accès au foncier. Bien sûr, cela nécessite un accompagnement et du temps d'animation dans les territoires pour permettre l'installation de nouveaux-elles paysan-nes et le renouvellement des générations en agriculture. Je suis confronté régulièrement aux dysfonctionnements du monde agricole qui ne favorise ni les installations, ni les restructurations malgré l’enjeu affiché.

M’engager au sein de l'ARDEAR, c’est pour moi, le juste retour de ce qu'elle m'apporte et apporte aux autres !


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Samuel Sors